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La complainte du mangeur de mots

(Texte : N. Rozier / Musique : G. Merle / 2013)

 

C'est un péché mignon

Pas un problème d'élocution

Je mange les mots

Les petits comme les gros

Je les trouve tellement bons

Qu'ils manquent parfois de précision

Alors personne ne me comprend

Forcément...

 

 

Je suis mangeur de mots

Et je subis le ridicule

D'avaler les virgules

Comme les mots, petits et gros

 

 

Si je m'exprime à demi-mots

Ce n'est pas pour faire « inspiré »

Mais simplement j'ai eu les crocs

Et dévoré l'autre moitié

Je me régale des noms d'oiseaux

Et de bons mots, et de mots doux

Et si je ne mâche pas mes mots

C'est pour en garder tout le goût

 

 

Je suis mangeur de mots

Et quand mon repas est fini

Je demeure incompris

Par les petits, comme par les gros

 

 

Quand ma moitié me dit

A quel point elle m'aime

Je lui réponds « je t'ai... »

Sans que la suite ne me vienne

Elle me dit je sais que tu m'as,

Je préférerais que tu m'aimes

Et comme elle me fait la grimace

Bein... j'l'embrasse

 

 

Je suis mangeur de mots

Si mon discours vous rend perplexe

C'est que j'ai mangé le reste

Les mots petits, comme les gros

 

 

J'aime aussi les paroles en l'air

Je suis friand de rires d'enfants

Quant aux commères et leurs cancans

Je me les garde pour le dessert

Mais parfois las d'être incompris

Dans mes rêves, je suis autrui

Un verre luisant, un verre d’alcool

Et l'on boit enfin mes paroles

 

 

Je suis mangeur de mots

Et je subis le ridicule

D'avaler les virgules

Comme les mots, petits et gros

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